lundi 31 mai 2010

Je suis venue te dire que je m'en vais.


Elle soufflait aujourd'hui sur 4O bougies. Contrairement à ses amies, l'âge ne lui a jamais posé problème. 4O ans, elle trouvait même ça sympa.
Seulement, en ouvrant les yeux ce matin de Septembre, elle se demandait comment elle s'y prendrait. Elle s'interrogeait sur la manière dont elle allait annoncer à son mari qu'elle s'en allait. Pas juste pour le week-end, pas juste en vacances. Qu'elle s'en allait. Pour de bon. Elle avait toujours dit qu'elle s'en irai, mais personne ne l'avait jamais vraiment prise au sérieux, elle s'en doutait bien. Ses amis disaient souvent que c'était ce qui faisait d'elle une femme si particulière.
Son mari, elle l'a rencontré sur les bancs de la fac. C'était le seul à avoir jamais compris et accepté son indépendance et son insatiable soif de liberté. Mais lui savait bien qu'il y a quinze ans, quand elle lui disait "Je ne sais pas quand mais, un jour je partirai", elle ne mentait pas. Cela faisait maintenant quinze ans que chaque matin en se levant et chaque soir en rentrant il craignait de la voir faire ses valises. La crainte d'entendre cette fameuse phrase "Je pars".
C'était aujourd'hui. Comme le grand large appelle les poissons enfermés dans un aquarium, la vie l'appelait. Le monde. Car l'amour n'est peut être pas la seule finalité après tout. Et puisque nous ne passons que très peu de temps sur Terre, pourquoi s'encombrer de fausses obligations.


Légende: Parce que moi, les "obligations" de couple me donnent un peu envie de fuir comme Jack sur la photo...