vendredi 28 mai 2010

Je déteste le bruit sourd que fait mon ascenseur.


Des mots. Encore des mots. Toujours des mots. Rien que des mots. Des mots en guise de pansements. Comme s'il s'avérait qu'ils soient inéluctables.
Il fallait que je sois libre. C'était le but. La finalité que j'ai décidé de donner à mon existence. Libre de tout, des gens, des mots, et même de moi.

J'aime les mots. Les expressions françaises. L'orthographe. La littérature. Baudelaire. Picasso. Paris. Le tumulte des grandes villes. Les supermarchés. Les parcs. Les plages turquoises. Les baskets. Les lunettes. Les musées. Le cinéma. Le bruit que produit le choc entre la pluie et le sol. Le sourire de mon voisin. Les calembours. Proust. Vian. Cohelo. Le chocolat au lait. Le miel. La peinture. Les livres. L'odeur des vieux livres. L'Italie. Les vieux photomaton. Mon lit. Mon meilleur ami. La philosophie. Et plein d'autres choses.
Je déteste le bruit sourd de mon ascenseur. Être en retard. Les gens en retard. Les filles qui ne savent pas marcher avec des talons mais qui en mettent quand même. Le manque de goût. Le manque de culture. Les fausses manières. Les manières. Le devoir que certains se font d'être hypocrites. Les faux-semblants. Mon manque d'audace. Ne pas regarder où je mets les pieds. Courir pour un bus ou un train. Quand je dois aller en cours alors qu'il fait nuit. Quand je rentre des cours et qu'il fait nuit. Et plein d'autres choses.