dimanche 19 septembre 2010

"On idéalise toujours ce que l'on n'a pu posséder..." C.K.


J'attends l'ascenseur. Quelques pas derrière moi. Je ne prends pas la peine de me retourner trop occupée à ouvrir le courrier qui m'est destiné. Une voix suave me murmure alors "J'espérais secrètement que vous soyiez là". Mon coeur s'emballe. Et si c'était lui. À bien y réfléchir, qui cela pouvait-il être d'autre. Je souris. Je n'ose me retourner de peur que ce ne soit qu'un mirage. Je sens désormais son souffle dans mon cou. Sait-il à quel point sa présence me fait chavirer ? Je sens alors son parfum, celui que j'avais tant de mal à déceler. Il sent aussi bon que ce que j'avais imaginé. Il soulève mes cheveux et ses lèvres effleurent ma peau. Un lot inimaginable d'efforts m'est alors nécessaire pour ne pas vaciller.
Il me donne rendez-vous chez lui, au milieu de la nuit. Son intérieur lui ressemble : élégant le qualifie parfaitement. "Sexual healing" tourne en boucle comme pour me confirmer que tout ceci provient bien de mon imagination. Il me contemple et je rougis. Sa main côtoie ma taille et je peux désormais assurer que je ne réponds plus de moi.


"S'il faut que vos bontés veuillent me consoler,
Et jusqu'à mon néant daignent se ravaler,
J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille,
Une dévotion à nulle autre pareille."
(Molière.)